Ambiance en bâtiment d’élevage
Gaec des Combards « Les vaches préfèrent l’ombre du bâtiment d’élevage »
par Henri Etignard19/03/20247 min de lecture
Les cornadis, exempts de barre supérieure, favorisent la visibilité sur le troupeau et l’accès à la partie supérieure du cou pour d’éventuels vaccins.
Installés en Gaec à Larnod, dans le Doubs, Hervé et Myriam Mottiez élèvent 90 montbéliardes en production de lait à comté. Leur bâtiment d’élevage, équipé d’une stabulation libre et d’un stockage en vrac du fourrage, est doté d’un séchage solaire, isolant ainsi une partie du toit. Le troupeau profite d’un environnement calme, pourvu d’une bonne ventilation et d’équipements de confort, à l’image de matelas et de genouillères dans les logettes.
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« Dans la stabulation libre en logettes, nos 90 vaches laitières profitent d’une ambiance sereine et apaisée. De notre côté, par son agencement et la salle de traite par l’arrière en simple équipement, notre bâtiment nous apporte, à ma femme et moi, un réel bien-être dans notre travail au quotidien », se réjouit Hervé Mottiez.
Après plus d’une année de construction et deux ans d'utilisation, ce jeune couple est pleinement satisfait de son outil de travail dédié à la production de 485 000 L de lait en AOC comté et morbier. La structure, en ossature bois, se compose de trois bâtiments parallèles accolés, sans séparations intérieures. Au centre prend place la stabulation des vaches laitières avec, d’un côté, les cellules de stockage en vrac du foin et du regain, et, de l’autre, la salle de traite et la laiterie.
« Nous étions doubles actifs en Suisse. Nos journées étaient rythmées par les deux traites quotidiennes et le travail dans la vallée durant la journée », se souvient l'éleveur.
Avec ses trois enfants, le couple est venu s’installer à Larnod, dans le Doubs, à 400 m d’altitude, où il a repris en 2019 cette exploitation agricole de 110 ha en production laitière afin d’allier travail et qualité de vie de famille.
« Sur l’exploitation, implantée dans un vallon et entourée de 60 ha de prairies, nous avons rapidement fait construire un nouveau bâtiment dédié à la production du lait, afin de repartir sur des bases solides pour l’avenir, explique Hervé Mottiez. J’ai choisi une structure à ossature bois pour son ambiance chaleureuse, et j’ai également changé de mode de récolte du fourrage, passant de la balle ronde au vrac pour les laitières. »
Le bâtiment central mesure 70 m de long et 14,5 m de large. Le toit couvert de plaques en fibrociment, affichant une hauteur au pignon de 7 m, abrite la stabulation libre totalisant 90 places aux logettes et aux cornadis. La construction est intégralement bardée de planches légèrement ajourées. L’orientation est perpendiculaire au vallon, soit nord-ouest au pignon.
« L’été, j’ouvre les deux rideaux électriques à chaque extrémité du couloir principal afin de générer un courant d’air dans la stabulation. Quand il fait trop chaud à l’extérieur, le troupeau préfère rester à l’ombre et au frais dans le bâtiment. Si c’était à refaire, je choisirais des tôles en acier isolées, pour diminuer la température ambiante », précise Hervé Mottiez.
Les vaches disposent de deux aires d’exercice, chacune équipée d’un racleur automatique à corde Miro. « Nous sommes restés en logettes paillées, car notre parcellaire est assez acide en pH et en bordure de rivière, par certains endroits », explique l’éleveur. Une balle carrée de 500 kg est ainsi utile tous les deux jours pour pailler à la main les logettes et les aires. Pour limiter les dermatites, l’éleveur traite la stabulation à l’aide de produits à bases de bactéries. Cette solution diminue l’acidité dans le fumier et évite aux animaux d’attraper des champignons.
« Je préfère le préventif au curatif, et cela améliore la qualité sanitaire de mon troupeau. » Hervé Mottiez fait également appel à un pareur, qui vient sur l’exploitation une fois par mois.
Aux logettes, les vaches se couchent sur des matelas de plusieurs centimètres d’épaisseur. Une genouillère remplie d’eau, formant un boudin à l’avant des tapis, empêche les animaux de trop s’avancer et protège leurs genoux.
Les bovins disposent de deux grands abreuvoirs de plus de 2 m de large et d’une brosse à entraînement électrique favorisant leur bien-être. Pour affourager leur troupeau, les éleveurs disposent d’une ration de base, pour l’AOC comté/morbier, en foin et regain. Les quatre cellules de stockage prennent place juste en face des cornadis, laissant place à un large couloir de distribution de 5 m.
« L’hiver, je ne rentre jamais avec un tracteur dans la stabulation, ce qui diminue considérablement les nuisances sonores et améliore l’ambiance pour mon troupeau. J’utilise uniquement la griffe à foin suspendue aux rails sous le bâtiment de stockage, fonctionnant à l’électricité, pour l'alimenter à hauteur de 2 t de fourrage par jour [matière sèche]. »
Cette structure également en ossature bois, dont le pignon culmine à 12 m, recouvre les cellules de 7 m de haut et le couloir d’alimentation. Le bardage en plexiglas, qui assure la fermeture complète avec le bâtiment des vaches au niveau de la panne sablière, apporte une grande luminosité. Le séchage en grange utilise la chaleur du toit, en récupérant les calories sous les pannes. En plus d'augmenter la température de l’air insufflé dans le tas, favorisant ainsi le séchage du fourrage, ce captage isole mieux le bâtiment. La faîtière dispose d’une ouverture importante afin de laisser s’échapper l’air chargé d’humidité en période de séchage. À l’opposé du stockage prend place un troisième bâtiment, couvrant, entre autres, la salle de traite.
« Nous avons fait le choix d’un équipement en traite par l’arrière [TPA], de 2 x 8 postes, avec un seul faisceau trayeur. Bien que nous ayons un apprenti, cette configuration nous permet de traire à une seule personne. Il faut compter une heure et demie, lavage compris, pour assurer la traite », précise Hervé Mottiez.
Les vaches sont équipées d’un collier, utilisé à la fois pour la détection des chaleurs et pour leur reconnaissance, via un portique, lors de leur entrée dans la salle de traite. Cette identification permet d’apporter les aliments concentrés calibrés devant les animaux, dans des auges dédiées, pendant la traite. Pour limiter la chaleur l’été et la conserver en hiver, la salle de traite est recouverte d’un plancher en bois. En dehors des temps de traite, elle est fermée, côté aire d’attente, par deux volets de type brise-vent. Pour que les vaches s’abreuvent correctement, une cuve bétonnée d’une contenance de 200 m3 récupère les eaux de pluie des toits. Elle est filtrée puis contrôlée et analysée une fois par mois par la laiterie.
« Cette contenance ne nous permet pas d’être autonomes, mais cela diminue les charges de l’exploitation et garantit une ressource en eau. Avant de monter cette toute nouvelle structure dédiée à l’élevage, nous avons essayé de réfléchir au mieux pour disposer d’un outil performant et complet pour nous, éleveurs, tout en apportant le plus de confort possible à nos animaux. Je crois aujourd’hui que ça se ressent dans le bien-être de notre troupeau », se félicite Hervé Mottiez.